dimanche 11 octobre 2009

Extraits chap. VI

"[...] Dans cet environnement hibernal où le lourd manteau blanc de l'hiver avait recouvert d'une épaisse couche de neige glacée toute la surface de la terre, je marchais péniblement et, comme tous les passants, au ralenti, diminué par le froid glacial. [...] Kemerovo se trouvait au sud-ouest de la Sibérie [...] je cherchais désespérément à capter le regard secourable de quelqu'un, mais malheureusement ce fut peine perdue... Une fois dans la lourde berline gris métallisé, je n'avais plus d'autre choix qu'espérer de toutes mes forces qu'aucun mal ne me soit fait [...] Je buvais chacune de ses paroles, en même temps que je me régalais à l'observer comme un sujet d'étude. L'analyse discrète d'une personnalité hors du commun. Car enfin, son verbe, sa posture, ses mimiques, jusqu'à sa démarche, rien ne concordait avec l'apparence qu'il avait. J'avais l'impression que celle-ci n'était autre qu'un camouflage voulu pour dissimuler l'homme de poigne et d'arme qu'il était. A cet instant, je n'aurais su dire si ce colonel était un homme dangereux ou pas. [...] Sa beauté n'était pas transcendantale, mais elle dégageait un charme fou. Ses cheveux tirés dans un chignon volumineux, me laissaient deviner leur sensuelle longueur; [...] Etait-ce l'endroit, le moment approprié pour draguer ? Non ! Cent fois non ! Mais c'est ce que je fis à la seconde où elle me demanda de la suivre pour m'indiquer ma chambre... [...] En effet, tout chez cette femme m'attirait avec une force à laquelle je ne sus résister. J'ignore si son uniforme était la réelle cause de mon excitation, ou s'il s'agissait réellement de son charme, de l'aura sensuelle qu'elle dégageait [...] J'avoue que c'était gonflé de ma part, mais j'avais l'attitude d'un condamné à mort qui saisissait au vol toutes les éventuelles possibilités de bonheur, même des plus éphémères. J'étais pressé, impatient, comme s'il s'agissait de mon unique chance de conclure et, dans ce qui me semblait être une réalité d'urgence, je n'avais rien à perdre. [...] J'avais le coeur apaisé, l'âme sereine, je me sentais si bien. Je marchais d'un pas lent et j'appréciais réellement ce moment de grâce qu'aucune contrariété, au début, ne vint altérer. Depuis mes retrouvailles avec Macassambi, tant d'événements, des plus étranges aux plus tragiques, avaient ponctué mon incroyable périple. [...] Même si cela ne m'annonçait rien de bon, continuant ma promenade, emmitouflé dans mon épaisse parka, les pieds au chaud et l'esprit clair, enclin à une efficace cogitation, j'étais sûr, à ce moment là que j'avais raison. Le mystère des chambres était résolu. Qu'en était-il du reste ? Les salles de bains ? La piéce aux tissus où j'avais failli perdre la vie ? ... Comment avais-je pu garder tous mes esprits ? Comment étais-je sorti indemne de toutes ces épreuves ? [...]"

1 commentaire:

  1. Encore et comme tout au long du roman une rencontre très importante avec ce colonel. Je ne sais toujours pas si je dois le haïr ou l'aimer? Mais je pense que l'auteur l'a voulu comme ça! Les retrouvailles avec yelena c'était sympa mais aussi son temps intime avec la bonne ça m'a fait vraiment plaisir pour lui, j'ai bien aimé qu'on se rapproche du présent et j'étais impatient de comprendre la raison pour laquelle il s'était retrouvé dans ce tunnel, on voit bien l'évolution du personnage principal et son changement profond. Beaucoup aimé ce chapitre. C.A

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